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MIRA SANDERS. Marie-Pascale Gildemyn, 2007


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MIRA SANDERS


Journal pour un usager de l’espace est le titre générique par lequel Mira Sanders désigne (jusqu’à présent) l’ensemble de sa démarche artistique. Celui-ci comprend des facettes multiples qui correspondent à la diversité de l’activité qu’il tend à couvrir. Ainsi, le terme Journal renvoie au journal de bord ou au carnet intime, mais aussi au journal comme canal de diffusion de l’information, que celle-ci soit politique, culturelle ou autre, d’ordre général ou relevant plutôt du fait divers.

Le terme usager se rapporte aussi bien à l’artiste elle-même, qu’à nous autres, spectateurs et donc possibles usagers. Tandis que dans l’usage que Mira Sanders en fait, l’espace oscille en permanence de l’espace privé à l’espace public, et couvre aussi bien l’espace géographique et physique que l’espace mental ou même sentimental.

En quelque sorte, on pourrait définir Mira Sanders comme une exploratrice discrète, mais efficace et critique, du monde qui l’entoure, qui tenterait de re-regarder, de re-voir, de re-découvrir et de ré-entendre non seulement les choses, mais aussi les êtres, ainsi que les structures qui les lient et dans lesquelles ils fonctionnent ou sont censés fonctionner. Elle le fait à partir d’un point de vue personnel, tout en essayant d’adopter également, le temps d’un travail ou d’une recherche, celui de l’objet ou du sujet observé et analysé.

Ceci explique en partie le temps important que Mira Sanders consacre à l’élaboration d’un projet. En effet, à chaque fois celui-ci sera précédé de lectures, de recherches, d’annotations, de croquis, de rencontres et de dialogues, même si le résultat final - celui qui est donné à voir dans le cadre d’une exposition ou d’une intervention - paraît bien souvent sobre et simple. C’est exactement là que réside l’ambiguïté possible, mais aussi la force tranquille d’une démarche, qui est souvent plus complexe qu’elle ne paraît, tout en restant abordable et déchiffrable.

Mira Sanders affectionne la ligne claire dans dessins et croquis, ainsi que l’énoncé sobre de l’écrit. Elle se sert également de la spontanéité de la caméra vidéo ou de l’enrégistrement sonore, et affectionne la communication directe à travers le poster ou le journal. Cela ne l’empêche pas d’élaborer également des installations plus complexes, ou de s’atteler à des projets de grande envergure.

Mais à chaque fois, Mira Sanders privilégie le contact humain et le dialogue, soit durant l’élaboration du travail, soit dans sa conception et/ou sa diffusion, car elle fait partie de ces artistes pour qui la démarche artistique n’aurait de sens si elle ne restait liée en permanence au monde qui l’entoure.



Marie-Pascale Gildemyn

septembre 2007



ENGLISH



MIRA SANDERS


Journal pour un usager de l’espace. (Journal for a user of space) is the generic title used by Mira Sanders for the way she approaches art. Its multiple aspects correspond to the diversity of the activity covered. Thus, the term Journal refers to the log or the diary but also to the newspaper as a distribution channel for information, be it political, cultural or other, either general or rather based on common facts. The term user relates both to the artist herself and to us, the spectators- possible users. Through Mira Sanders’ way of using space, it oscillates permanently from private to public space, covering both the geographical and physical space, mental and even sentimental space.


In a way, one could describe Mira Sanders as a discreet yet efficient and critical explorer of the world that surrounds her, who attempts to re-look, re-see, re-discover and re-hear not only things but also beings, as well as the structures by which they are linked and in which they function or are supposed to function. She does so starting from a personal point of view, all while trying to integrate that of the object or the subject observed and analyzed, for the duration of a work or a research.

This partially explains the crucial time Mira Sanders devotes to the elaboration of a project. Indeed, at each time this will be preceded by reading, research, notes, sketches, encounters and dialogues, even if the final result – which will be shown in the context of an exhibition or an intervention – often seems sober and simple. This is exactly where the possible ambiguity lies, yet at the same time the tranquil force of an approach often more complex than it seems, while remaining accessible and readable.


Mira Sanders favors the clear line in her drawings and sketches, and sober expressions in writing. She also uses the spontaneity of the video camera or sound recorder, and is fond of direct communication through posters or newspaper. This doesn’t prevent her, however, from elaborating more complex installations, or fromengaging in larger projects


Yet at every turn, Mira Sanders privileges human contact and dialogue, either during the elaboration of the work, or during its conception and/or its distribution, as she is one of those artists for whom the artistic approach wouldn’t have any sense if it weren’t permanently linked with the world that surrounds her.



MPG

September 2007

Translated from French by Kaatje Cusse